Publié le 29 avril 2020
La MJC

Focus sur les artistes accompagnés par la MJC #6 : Et encore les bouchons ça flotte

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Comme vous le savez, la MJC possède en son sous-sol une salle de concert : Le Noctambule.
Son objectif d’articule autour de 4 axes :
-> La programmation d’une saison musiques actuelles avec 30 concerts par an et le soucis de soutenir les artistes émergents et les groupes en développement.
-> Le soutien à la création artistique par l’accueil d’artistes et de groupes en résidence.
-> Le soutien, l’accompagnement et la valorisation des pratiques artistiques.
-> L’ouverture sur la ville et le territoire, dans un esprit de rencontres, de partages et d’échanges.
Aujourd’hui, nous souhaitons vous présentez non pas un groupe ou un artiste musical, mais une compagnie théâtrale accompagnée et soutenue par la MJC : Et encore les bouchons ça flotte !
Au cours des prochaines semaines, nous vous présenterons d’autres artistes que nous accompagnons. Patience… !

Histoire du groupe

“Et encore les bouchons ça flotte” est une troupe composée de comédiens amateurs, pratiquant le théâtre depuis plusieurs années, accompagnés par Emmanuelle PICAUD, metteure en scène.
C’est en 2015 qu’elle est née d’un désir de vivre une aventure théâtrale autonome autour de la pièce « Par les villages » de Peter Handke, puis « The Great disaster » de Patrick Kerman.
C’est un lieu ouvert dont les comédiens varient selon les projets et selon la vie (excepté pour un noyau de résistants)
La compagnie des Bouchons a eu l’honneur de jouer sur la scène du Festival ThéâtraVallon 2020 et a reçu trois récompense pour cette représentation :
– Prix de la mise en scène
– Coup de cœur du jury jeunes
– Prix de l’affiche du jury jeunes
La compagnie est également accompagné par un dispositif du Ministère de la Culture : le Fond d’Encouragement aux Initiatives Artistiques et Culturelles des Amateurs (FEIACA) qui permet de bénéficier d’interventions de professionnels.
Laurent Paris est percussionniste, il a suivi un accompagnement pour aider la troupe à mettre en musique les moments de “vaisselle” dans la pièce. En effet, le protagoniste de la pièce fait la plonge dans le Titanic, il manipule tout un tas de couverts ; ces manipulations ont été pensées de façon mélodique avec l’aide de Laurent Paris.
Marie-Pierre Genard, danseuse contemporaine et chorégraphe, a apporté son regard et ses compétences pour permettre aux comédien.ne.s de travailler, peaufiner et harmoniser leurs déplacements et leurs interactions sur scène.
Le soutien de l’ingénieur Mikaël Candusso a permis une mise en lumière particulière, valorisant l’univers spécial et pesant de cette histoire ; ce qui contribue de façon non négligeable à l’esthétique globale du spectacle.
Le compositeur Roland Ossart a créé, tout spécialement pour ce spectacle, une bande sonore soulignant également l’univers insolite de la pièce ; praticien des musiques expérimentales et électro acoustiques, sa création ajoute là encore à l’ensemble une dimension singulière et belle à la fois.
Nous avons pu jouer dans toutes sortes de conditions : des bonnes avec une bonne lumière, un espace scénique adapté, un vrai désir des organisateurs pour notre travail. Mais aussi de moins bonnes, journées de bricolages son et lumière, transports du matériel et des décors, et retour, scènes pas adaptées nous obligeant à des trouvailles de
dernière minute. Un jour, nous avons joué alors que la température était de 5°, une expérience revigorante et formatrice. « Peines d’amour perdu » de William Shakespeare nous occupe à présent.
La troupe s’est agrandie pour les besoins du spectacle : nous le vivons comme un enrichissement et un nouveau défi. A Marine, Julie, Sara, Sylvain et Claire, rescapés de la première période, se sont ajoutés Marie Christine, Didier, Jacques, Stéphanie, Christine et Emmanuelle restant la signature de ce spectacle.
Ces temps de vie plus ralentis nous permettent de donner corps à nos personnages ; Emmanuelle nous a donné des devoirs de vacances : écrire comment nous les imaginons, leur physique, leur caractère, leur rôle dans cette « comédie plaisante et spirituelle ».
Nous espérons que la coupure des répétitions n’effacera pas nos premières approches du texte et de la mise en scène, et pour l’instant, nous sommes impatients de nous revoir pour travailler.

L’atelier troupe de la MJC d’Albi, composé d’adultes ayant déjà une pratique du théâtre amateur, recherche un ou une comédienne pour jouer le rôle de “Rustre” dans Peines d’amour perdues de Shakespeare.
Habituellement la troupe répète un we/mois: sam de 17h à 20h et dim de 10h à 17H, ainsi que la 2 ème semaine des vacances de la Toussaint, en résidence.
Si vous êtes libre et intéressé contactez Emmanuelle Picaud, metteure en scène :
emmanuelle.picaud@orange.fr
vous pouvez aussi visitez notre site:
https://etencorelesbouchon.wixsite.com/etencorelesbouchons

Quelques mots des artistes

Didier
J’ai intégré la troupe autonome d’Emmanuelle Picot un peu par hasard. Par le bouche à oreille j’ai appris qu’Emmanuelle recherchait des comédiens hommes pour monter un nouveau spectacle.
Comédien amateur depuis plus de vingt ans, dont 10 à l’atelier adulte conduit par Dominique Bonnemé, j’étais à la recherche d’une troupe sur Albi et le principe de la troupe autonome d’Emmanuelle, avec une répétition par mois, un projet au long cours, une semaine en résidence, me convenait parfaitement.
Le choix de la pièce de Shakespeare « peines d’amour perdus » m’a convaincu. c’était un choix ambitieux car ce texte méconnu est dense. Mais j’ai fait confiance d’entrée de jeu à Emmanuelle pour conduire l’aventure à son terme.
L’enthousiasme des comédiens de la troupe m’a aussi permis de m’intégrer facilement au travail collectif (malgré mon âge !)
Mais patatras ! e virus est arrivé et toutes les troupes sont à l’arrêt … On a beau avoir le temps d’apprendre correctement son texte, le travail de plateau nous manque cruellement… On ne peut que se poser la question de quand pourrons-nous nous retrouver tous ensemble pour un travail collectif.. J’ai pris l’initiative de créer entre nous un groupe sur WhatsApp pour garder le lien et nous essayons de maintenir le contact.
Je me sens donc aujourd’hui orphelin de théâtre, de contacts. Le fait de se retrouver tout un week-end ensemble, de travailler, de rire, de partager un repas permet de créer une vraie vie de troupe. C’est que je recherchais depuis un moment et tout ça nous fait cruellement défaut.
A 69 ans et plus, je vais être considéré comme une personne à risque et je crains des mesures à venir qui prolongeraient mon confinement et je j’espère toutefois que nous pourrons aller au bout de ce beau projet.

Julie
J’étais dans l’atelier adulte d’Emmanuelle il y a quelques années, elle m’a donné le goût du théâtre par ses magnifiques mises en scènes. J’ai donc naturellement accepté de la suivre lors
de la création de la troupe. On a monté une première pièce « Par les villages », puis « The Great Disaster ». Le travail de troupe est extrêmement enrichissant de par la création et l’interaction avec les membres de la troupe.
J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de Shakespeare, « peines d’amour perdu » est intemporelle. Ce qui est bien dans la création c’est la recherche.
Comme avant le confinement, le théâtre occupe un peu de temps tout les jours pour le textes et la recherche du personnage.
Le liens social me manque énormément ainsi que les longues promenades à pieds et à vélo. Et la découverte de nouveaux paysages. Les autres membres me manquent également.
Je suis en télétravail la semaine, le Week-end je fais du jardinage, de la musique, de la menuiserie et plein d’autres activités qui me tiennent occupée.

Marie
J’ai d’abord vu et apprécié le travail d’Emmanuelle lors de ses stages à Castelnau de Montmirail. Puis l’atelier « troupe autonome » propose la mise en place d’une pièce, c’est ce que je cherchais, après quelques 8 ans d’ateliers « classiques » sur Toulouse.. (hebdomadaires, et travail sur des extraits de scènes,). Je voulais vivre l’aventure complète du montage et de la représentation d’une pièce.. l’expérience de la scène aussi.

Je trouve la création de « peines d’amour perdu » plus qu’intéressante. C’est passionnant de voir comment, partant d’un texte pas facile en première lecture, Emmanuelle en fait un spectacle vivant en empruntant à différentes écoles théâtrales et notamment à la Comédia Del Arte que je n’avais jusqu’alors pas expérimentée. Voir les personnages émerger, prendre vie…

Le théâtre me nourrit en cette période de confinement, surtout avec les consignes de réflexion données par Emmanuelle.. rêver la vie de son personnage, c’est à mon sens là les vrais “coulisses” du spectacle..

Je me sens bien en ce moment, quoiqu’un peu contrainte…
Il y a quelque chose que j’aimerai vraiment dire aux autres membres : « Salut la troupe! Je réalise dans cet “exil” forcé à quel point cette troupe là existe déjà pour moi.. a vous retrouver très vite, grand plaisir je prendrai !! »

Pendant ce temps, je m’occupe : lecture, piano (enfin labourage du clavier serait plus juste !), révision de mon rôle et de mon personnage.. ménage (beueuh!! C’est dire si on a du temps libre ! )

Stéphanie
Je me suis inscrit à l’atelier « troupe autonome » de la MJC par hasard : j’ai rencontré Emmanuelle au collège Renée Taillefer où je travaille et, de fil en aiguille, j’ai découvert qu’elle était metteuse en scène, comédienne, et menait un projet de troupe théâtrale pour adultes à Albi.
Je m’occupe depuis plusieurs années avec une amie de l’atelier théâtre du collège mais j’avais envie de recommencer à jouer, de repasser “de l’autre côté”. Le reste a suivi naturellement et comme dirait la chanson, je ne regrette rien ! En plus, l’organisation avec un week-end de répétitions par mois me convient totalement.
Nous avons suivi l’inspiration d’Emmanuelle qui avait très envie de monter « peines d’amour perdu » et l’idée de jouer du Shakespeare me plaisait beaucoup. Ce texte peu connu est difficile, exigeant, c’est un sacré défi, mais c’est justement cela qui est intéressant ! J’espère vraiment que nous pourrons mener ce projet à son terme.
Je suis prof de français et la “continuité pédagogique” à maintenir à distance s’est révélée vraiment très (trop) chronophage. Je n’ai donc pas encore pu accorder au théâtre autant de place que je l’aurais, même pendant les quinze jours de vacances qui s’achèvent bientôt.
En ce moment je me sens bien, j’aime être chez moi et j’ai la chance de me confiner en famille (un peu élargie : avec nos deux grands fils et un de leurs copains dont les parents sont au
bout du monde) dans une maison avec un jardin. En plus, il fait beau !
Petit mot pour les autres membres : Vous me manquez !!! Et, surtout, continuez à envoyer vos messages, vos vidéos marrantes, cela fait du bien !
Quand je ne suis pas vissée à mon ordi à tenter de faire cours “virtuellement” ? Et bien, je téléphone beaucoup à ceux que je ne peux plus voir en chair et en os, je lis, je regarde des films, je fais des jeux de société, je bricole … ou je ne fais rien, c’est chouette aussi ! Franchement, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.

Marine
Je me suis inscrite à l’atelier « troupe autonome » parce qu’Emmanuelle y est la metteure en scène, que je faisais déjà partie du groupe des bouchons et que j’ai commencé le théâtre en 2012 à la MJC d’Albi avec elle dans le cadre des ateliers.
« Peine d’amour perdu » est une pièce que j’apprécie, je n’ai jamais joué de Shakespeare avant et je suis contente d’en avoir l’occasion surtout de cette façon.
En ce moment en confinement, j’arrive à faire vivre le théâtre de la même manière qu’avant. Je me sens tout de même confinée. Mais ça me va de rester chez moi.
J’aimerai dire aux autres membres qu’ils ont une place particulière dans mon coeur et que c’est une forme d’affection et d’attachement très particulière que je n’ai jamais vu ailleurs. Je suis contente de les retrouver à chaque fois, de partager avec eux et que l’on vivre cette aventure
ensemble.

Jacques
Mon inscription à l’atelier “troupe autonome” vient d’une envie de jouer, généralement dans les ateliers on pratique quelques exercices, on prépare une pièce ou une série de sketches que l’on présente une ou deux fois à un public d’amis et on ré-attaque à la rentrée suivante… mon souhait est de me perfectionner car souvent les ateliers accueillent des personnes nouvelles et il faut toujours recommencer les mêmes exercices, d’autre part le répertoire des ateliers est souvent limité à quelques pièces ou sketchs.
Pour les raisons énoncées ci-dessus j’avais envie d’aborder d’autres auteurs, je n’ai jamais joué de Shakespeare et je ne connaissais pas”Peines d’amour perdues”. Le travail sur les situations et les personnages m’intéresse, malheureusement j’ai raté une séance importante et le confinement arrive au moment où s’ouvrait pour moi une période décisive dans ce domaine.
Je regarde à la TV quelques pièces qui sont données , je me suis beaucoup amusé sur les feydau. L’apprentissage du texte n’est pas facile, car je mémorise mieux en situation. comme mon rôle est fait de courtes répliques mes partenaires me manquent. Elles et ils me manquent aussi pour la chaleur de nos retrouvailles mensuelles.
Je me sens bien merci!! Il faut dire que la vie de retraité m’a déjà habitué à vaquer dans la maison, les contacts se multiplient sous d’autres formes, mais je serai content de rencontrer à nouveau des personnes en “chair et en os” comme dit mon personnage.

Christine
Après quelques années d’interruption, j’avais envie de refaire du théâtre en tant qu’actrice.
J’ai entendu beaucoup de bien du travail d’Emmanuelle et j’ai vu sa dernière pièce que j’ai beaucoup aimée. C’est pour cette raison que je me suis inscrite à l’atelier « troupe autonome ».

« Peines d’amour perdu » est une pièce difficile mais j’aime l’écriture de Shakespeare.. le travail de création a commencé mais il reste beaucoup à faire. C’est l’aventure !
Pour pratiquer le théâtre, ce n’est pas facile de travailler seule et sans réelle échéance.
Vivement qu’on se retrouve !
Pendant le confinement, le travail, la musique, le jardinage, le téléphone, la danse, les films, les balades me tiennent occupée. Et ne rien faire aussi….